vendredi 15 février 2013

Les Esprits de la Steppe de Corinne Sombrun

Extrait

Introduction

J'effectuais un reportage en Mongolie pour la BBC quand le chamane Balgir m'a reconnue comme l'une des leurs. Il a alors confié mon apprentissage à Enkhetuya, une chamane de l'ethnie des Tsaatans.
Ce «peuple des rennes», originaire de la région de Touva en Sibérie et dont l'habitation est le tipi, a perpétué jusqu'au milieu du XXe siècle un mode de vie nomade remontant à l'âge du bronze. Sédentarisé en 1957 par le gouvernement de la République populaire mongole, il a été regroupé sur le site de Tsagaannuur, à la frontière nord-ouest de la Mongolie. Leurs rennes sont devenus la propriété de l'État et des quotas de productivité ont été imposés. En quelques années, les troupeaux, confinés dans des fermes, ont été décimés par les maladies. La plupart des Tsaatans ont dû renoncer à l'élevage et ont sombré dans l'alcoolisme. Face à ce constat, le gouvernement les a de nouveau autorisés à nomadiser dans la taïga. À la seule condition que leurs bêtes soient numérotées et les quotas d'élevage maintenus.
En 1992, après l'adoption d'une nouvelle Constitution et le retrait des troupes de l'ancienne Union soviétique de Mongolie, les rennes ont été restitués aux Tsaatans.
Enkhetuya vivait sur la rive ouest du lac Khovsgol, à cent quatre-vingt-quinze kilomètres au sud-ouest du lac Baïkal, quand je l'ai rencontrée en 2001. Les Tsaatans ne comptaient plus alors qu'une trentaine de familles, réparties de part et d'autre de la rivière Shishged. Une population et une culture en voie de disparition, m'avait-on dit. Mais j'étais loin d'imaginer qu'en seulement dix ans, j'allais être le témoin d'un effacement bien plus rapide que celui annoncé par les prévisions les plus pessimistes.
Avant que ce peuple des rennes ne disparaisse à jamais, il m'a donc semblé important de transmettre son quotidien, ses traditions et leur transformation. Conséquence d'une mondialisation qui allait bouleverser la mémoire et l'équilibre d'un mode de vie ancestral.

CS


Mon avis :

Un livre plein de caractère, qui m'a laissé un flottement entre deux réalités. C'est toujours avec tellement d'envie de partir vivre leur vie de nomades, que je dévore les ouvrages de Corinne Sombrun. Une lecture simple, accessible à tous si bien sur vous avez l'esprit ouvert!
Une belle lecture pour continuer ce DFL 2013 !

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